Projet H2020 SEALIVE : SIGMA Clermont développe des plastiques 100 % biosourcés, recyclable et biodégradables pour réduire la pollution marine et terrestre
SIGMA Clermont s’impose à nouveau comme un acteur majeur de la recherche européenne en faveur de la réduction de la pollution plastique.
L’école d’ingénieurs auvergnate participait les 13 et 14 novembre derniers au lancement du projet européen Horizon 2020 SEALIVE1. Elle est l’un des deux partenaires académiques majeurs de ce projet porté par la Commission européenne et coordonné par ITENE2, l’institut technologique espagnol spécialiste de l’emballage. Il vise à répondre à un enjeu environnemental incontournable : réduire de manière significative la pollution marine et terrestre en développant de nouveaux plastiques 100 % biosourcés, recyclables et biodégradables. A terme, les résultats de ce projet permettront de définir une nouvelle législation européenne sur les plastiques.
Un projet de recherche européen pour développer la nouvelle génération de plastique
Aujourd’hui, notre planète se noie dans la pollution plastique. Un million de bouteilles en plastique sont achetées chaque minute, cinq mille milliards de sacs en plastique à usage unique sont utilisés chaque année dans le monde, générant plus de 300 millions tonnes de déchets plastique chaque année.Mais que pouvons-nous faire pour aider ?
C’est pour répondre à cette question que le projet SEALIVE a été lancé. Avec un budget d’environ 11,5 millions d’euros, les 24 partenaires académiques, industriels et institutionnels ont pour objectif de concevoir et commercialiser de nouveaux matériaux polymères entièrement biosourcés, recyclables et biodégradables.
Pendant quatre ans, les enseignants-chercheurs de SIGMA Clermont développeront de nouvelles formulations chimiques qui permettront de fabriquer cette nouvelle génération de plastique et étudieront son impact sur l’environnement. Les solutions élaborées seront testées dans quatre pays pilotes (à Chypre, en Irlande, en France et au Danemark) et dans 8 domaines d’application où la pollution plastique est une problématique majeure. Parmi eux, les récipients alimentaires rigides, l’emballage flexible, les films utilisés en agriculture, les filets de pêche ou encore les caisses à poissons. À l’issue des quatre années de recherche, ITENE, le coordinateur de ce projet, partagera les résultats obtenus à la Commission européenne pour définir une nouvelle législation européenne sur les plastiques partiellement ou non-biodégradables.
1 Stratégies of circular Economy and advanced bio-based solutions to keep our Lands and seas alive (SEALIVE)
2 Instituto Tecnológico del Embalaje, Transporte y Logística (ITENE)
L’expertise en chimie des enseignants-chercheurs de SIGMA Clermont mise à contribution
SIGMA Clermont participera activement dans le projet de recherche SEALIVE. Cette participation est articulée en trois grandes phases auxquelles :
1- La formulation de nouveaux stabilisants pour les polymères
Afin de lutter contre la pollution marine et terrestre, et en partant du principe qu’un polymère biosourcé lui-même doit contenir des additifs biosourcés, les enseignants-chercheurs de l’école d’ingénieurs clermontoise ont pour mission de développer et de formuler de nouveaux additifs biosourcés à partir de la valorisation de la biomasse. Riches en composés phénoliques (au fort pouvoir antioxydant), la biomasse peut posséder des propriétés équivalentes à celles des stabilisants chimiques actuels. Une fois extraits, ils seront intégrés à la formulation du polymère afin qu’il devienne 100% biosourcé.
2- La mise en place du principe photo-vieillissement accéléré
Une fois les nouveaux plastiques créés, il s’agira de s’assurer et contrôler leur durabilité au cours de l’usage et leur biodégradation en fin de vie. Pour ce faire, SIGMA Clermont mettra à disposition son laboratoire de photochimie intégrant un système de photo-vieillissement qui permet d’accélérer la cinétique de photo-dégradation de ces matériaux. « Grâce à ce système, nous vieillirons le polymère en l’exposant à toutes sortes de facteurs vécus lors de son exploitation industrielle, puis lors de son abandon dans la nature (température, soleil, eau, etc.). Cela permettra, entre autres, d’évaluer l’interrelation Photo-Bio dégradation, et ainsi de répondre à une question primordiale : est qu’un polymère biodégradable est toujours biodégradable en fin de vie ?! » indique Haroutioun ASKANIAN, en charge du projet SEALIVE au sein de SIGMA Clermont.
3- L’étude du transfert chimique entre le plastique et l’environnement
La dernière phase consiste à étudier l’impact des nouveaux polymères sur la nature. Pour cela, les enseignants-chercheurs créeront une « mimique de la nature » dans laquelle ils vieilliront à nouveau les polymères en milieux aqueux et secs afin d’étudier le mécanisme de dégradation. Ils caractériseront ensuite les sous-produits de dégradation et évalueront l’impact de ces molécules sur l’environnement afin de valider leur formulation en ce qui concerne l’écotoxicité.
Ce projet a reçu un financement du programme de recherche et d'innovation Horizon 2020 de l'Union européenne dans le cadre de l'accord de subvention numéro 862910.
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